En décembre dernier, j'accompagnais un groupe Alpimondo de 8 participants en Équateur. Pour un voyage dont le « point culminant » fut la montée au glacier du volcan Chimborazo avec Juan, le dernier mineur de glace de la montagne. Comme ses ancêtres hieleros, il monte vers « sa » mine. Une mine glacée.
Les précolombiens sont toujours montés sur les pentes du Chimborazo. Pour eux, cette glace est sacrée. A l’époque coloniale, très nombreux, les hieleros découpent les blocs dans les glaciers du volcan géant. Des blocs ensuite transportés jusqu’à Guayaquil. Dans les plaines côtières surchauffées, les caravanes de mules avancent la nuit. Elles se reposent le jour, alors que la précieuse glace est déposée dans l’eau des rivières pour ne pas trop fondre. Dans les années 1970, les hieleros sont encore nombreux. Mais une première fabrique de glace est construite à Riobamba, la demande en glace naturelle chute alors…
Chaque vendredi, et parfois jusqu’à trois fois par semaine, Juan monte depuis son village, situé à 3350 m, jusqu’au bas du glacier, à 4760 m, avec deux ou trois de ses ânes. C’est que dans les jus de fruits frais, la glace naturelle a vraiment meilleur goût que la glace industrielle. Alors, cette activité traditionnelle n’est pas encore prête à disparaître, pour notre plus grand plaisir !
C’était ma troisième montée, après celles de 2008 et 2016… Tous les commentaires sont en direct, bruts !